Thé

Les feuilles de thé sont vendues à bas prix. Ces prix fluctuent aussi beaucoup. Les producteurs de thé n’ont pas un poids suffisant dans une chaîne d’approvisionnement dominée par les multinationales, pour faire entendre leur voix. Ils ne gagnent qu’une fraction du prix payé pour le thé sur le marché international.

Au niveau mondial, la majorité du thé est cultivé dans le monde sur des plantations commerciales, bucoliquement appelées « jardins de thé ». Les ouvriers y sont employés pour cueillir les feuilles de thé, fertiliser le sol, enlever les mauvaises herbes et élaguer les buissons de thé. La plupart des plantations disposent de leur propre usine de thé. Les nombreux ouvriers y transforment les feuilles en thé «prêt-à-consommer». Les conditions de travail sont rudes : les salaires sont connus pour être bas et ne permettent pas de faire vivre décemment les familles. Les journées de travail y sont longues et les membres de la direction n’ont guère de considération pour leur main-d’œuvre. Les ouvriers n’ont pas le choix : ils dépendent de leur employeur pour couvrir leurs besoins fondamentaux (logement, soins de santé, accès à de l’eau potable ou même l’éducation des enfants).

Dans des pays comme le Kenya et le Sri Lanka, le thé est également cultivé sur de petites parcelles appartenant à des agriculteurs et leur famille (agriculture familiale). Ils vendent leurs feuilles fraîchement cueillies à des plantations ou à des usines qui les transforment en thé. Ces petits agriculteurs font face à des défis encore plus grands. Ils doivent en effet, concurrencer le thé des plantations. Ils manquent d’informations sur le marché ou de moyens (comme de l’engrais ou des systèmes d’irrigation) pour augmenter la productivité de leur exploitation.

Fairtrade entend améliorer la situation de ces producteurs de thé et des ouvriers employés par les plantations de thé. Les standards Fairtrade offrent de meilleures conditions de travail et protègent les droits des travailleurs dans les plantations. Elles aident aussi les organisations de petits exploitants à avoir plus d’emprise sur la chaîne d’approvisionnement du thé et à augmenter leurs revenus.

Seuls les coopératives paysannes détenues et gérées par les agriculteurs et les plantations de thé qui respectent les normes strictes Fairtrade sur le traitement des travailleurs salariés, peuvent obtenir une certification. Ces standards Fairtrade fixent un prix minimum Fairtrade en fonction de l’origine du thé. Ce prix minimum est un précieux filet de sécurité face au marché imprévisible et fluctuant. Les standards prévoient aussi le paiement d’une prime Fairtrade supplémentaire de 0,50 dollar par kg (pour le thé noir) que les producteurs peuvent investir à leur convenance. Cette prime peut, par exemple, être investie dans de meilleures méthodes agricoles pour des récoltes plus rentables ou dans l’éducation des enfants, un système d’épuration d’eau ou une clinique pour la communauté.

Actuellement 240 800 producteurs de thé et 123 400 travailleurs du thé sont liés à Fairtrade. Les ventes mondiales de thé Fairtrade ont été multipliées par 6 depuis 2004. Elles s’élevaient à 12 200 tonnes en 2014.