Obstacle 1 : les Belges pensent que la durabilité coûte cher
De nombreux Belges achètent des produits ordinaires parce que les produits durables et équitables seraient, à leur yeux, beaucoup plus chers. Du moins, c’est ce qu’ils pensent. En effet, lorsqu’on leur apprend la différence de prix réelle au détail, de nombreux acheteurs de produits non durables déclarent qu’ils pourraient opter pour une alternative durable. Dans le cas des bananes, 50 % des sondés disent qu’ils opteraient « probablement » ou « certainement » pour une offre durable lors de leur prochain achat quand il sont confrontés aux alternatives présentes dans leur supermarché et à leur prix réel. Dans le cas du café et du lait, ils sont respectivement 40 % et 35 %.
Nicolas Lambert, directeur de Fairtrade Belgium, explique : « Ce sont des chiffres très élevés. Les gens sont souvent attachés à leur marque habituelle, surtout lorsqu’il s’agit de café. Et pourtant, 40 % des buveurs de café sont prêts à passer à une alternative durable et équitable. Toutefois, il est clair qu’il y a un travail à faire en termes d’image prix. Pour beaucoup de gens, “durable” est synonyme de "beaucoup plus cher", sauf que c’est erroné. Si des produits durables beaucoup plus chers existent, il en va de même pour des produits non durables. A catégorie (qualité) égale, les différences de prix sont bien souvent minimes voire inexistantes. Ainsi, pour 1kg de bananes non bio vous paierez en moyenne entre 1€ et 1,99€, alors que pour des bananes Fairtrade ou bio & Fairtrade, vous déboursez en environs entre 1.35€ et 1.99€ ."
Obstacle 2 : les Belges n’ont pas trouvé de produits durables dans leur magasin
Deux tiers des sondés qui n’achètent pas de produits durables ne savent pas que ces alternatives sont disponibles dans leur supermarché habituel. En outre, 3 Belges sur 10 déclarent ne pas acheter des produits durables car le « choix est insuffisant » et le « produit difficile à trouver ». Or il s’avère que ce choix est souvent présent mais que le consommateur n’en est pas conscient.
« Il y a donc encore beaucoup de potentiel dans ce domaine aussi », ajoute Nicolas Lambert. « Les supermarchés accordent – à juste titre – de plus en plus d’importance à la durabilité. Un effort supplémentaire pour enrichir l’offre et renforcer la visibilité des produits alimentaires durables répondrait aux attentes d’une grande partie de leurs clients et, surtout, aurait un impact positif sur l’environnement et la juste rémunération des producteurs. » D’un autre côté, on pourrait encourager nos concitoyens à être à l’affut des alternatives Fairtrade, bio, elles sont souvent présentes et pas forcément plus chères.
Les moteurs incitant au changement : la santé, l’environnement et le respect du producteur
Et si ces obstacles disparaissaient ? Pour quelles raisons les sondés seraient-ils prêts à acheter des alternatives durables ? Ceux-ci concernent premier chef la santé (97 %), suivie de près des critères liés aux modes de production (sans pesticides, de saison) respectueux de la terre et de l’humain (86 %). Ce dernier aspect fait plus que jamais
partie de l’équation. Le commerce équitable, le respect des producteurs et productrices, est important pour le consommateur belge et ce, chez nous comme au-delà des frontières.
« Il est clair que les consommateurs aspirent de plus en plus à des aliments dont la production respecte l’humain et l’environnement », conclut Nicolas Lambert. « Ces alternatives sont déjà disponibles, mais il est important de lever les obstacles cités. Nous devons encourager les gens à prendre connaissance des alternatives disponibles. Dans le même temps, nous continuons à encourager toutes les marques à rendre leur offre plus durable et plus équitable. Les Belges attendent qu’elles soient plus transparentes et prennent leurs responsabilités sur toute la chaîne de production. Car plus de transparence, c’est aussi plus de coopération, plus de droits sociaux, plus de qualité, plus de respect de l’humain, du produit et de l’environnement. C’est une spirale positive où qualité, expertise et esprit d’entreprenariat
riment avec bien-être de l’humanité et de la planète. »