58% des jeunes consommateur.ice.s de café en Belgique ont opté pour du café durable au cours des trois dernières années, suite à la conscientisation grandissante du défi climatique et de l’importance à leurs yeux du respect droits sociaux des caféiculteur.ice.s.
Dans leur recherche d'un café durable, les jeunes consommateur.ice.s de café se fient davantage aux labels (50,85%) et aux indications de qualité (logos, ecoscore...) qu'à la réputation de la marque de café (18,26%).
Fairtrade Belgium appelle les entreprises et les gouvernements à répondre aux attentes des jeunes consommateur.ice.s de café et de tout mettre en œuvre pour garantir un avenir au café et aux caféiculteur.ice.s
L’étude de Haystack nous apprend que, suite à une plus grande prise de conscience des conséquences néfastes du changement climatique et de l’importance des droits sociaux pour les cultivateur.ice.s, les jeunes consommateur.ices consomment de plus en plus de café durable. En effet, cela ne concerne pas moins de 58% des consommateur.ice.s de café âgés de 18 à 30 ans. Pour trouver un café durable, ils/elles se fient principalement aux logos et aux étiquettes figurant sur les emballages. Ainsi, 28% disent choisir habituellement ou toujours du café biologique (contre seulement 13% dans la tranche d'âge supérieure) et 34% du café labellisé Fairtrade (contre 17% dans la tranche d'âge supérieure). Les jeunes consommateur.ice.s de café choisissent donc explicitement le café durable et donnent ainsi le ton pour l'avenir: le café doit être et sera durable.
Un climat changeant pour le café
C'est rassurant, car le changement climatique menace l'avenir du café. Une étude récente commandée par Fairtrade à l'Université libre d'Amsterdam et à l'Université de Berne montre que la production de café est sérieusement menacée. Par exemple, plus de 50 % de la superficie actuellement utilisée pour la production de café est menacée par le changement climatique. Des périodes de chaleur persistantes (supérieures à 30°) réduisent le rendement de la récolte de café ainsi que la qualité du café. Le changement climatique a déjà un impact sur la production de café. Par exemple, le Brésil, premier producteur mondial de café, a vu une grande partie de sa production perdue en 2021 en raison à la fois d'une longue sécheresse en début d'année et d'un pic hivernal inattendu en juillet. Un désastre pour les producteurs de café brésiliens.
Les caféiculteur.ice.s en paient déjà le prix
C’est la raison pour laquelle les caféiculteur.ice.s doivent, pour commencer, pouvoir compter sur un prix décent pour leur café. "Les entreprises prennent ici des mesures pour minimiser leur impact sur le climat", déclare Nicolas Lambert, directeur de Fairtrade Belgium. « Ces actions sont nécessaires, mais nous devons également tenir compte de l'impact des dérèglements climatiques sur les caféiculteur.ice.s qui paient déjà le prix du changement climatique ». Les caféiculteur.ice.s doivent être en mesure de réaliser les investissements urgents affin de s'adapter au changement climatique, sans avoir à en payer le coût total. Et le climat n'est pas le seul facteur qui justifie un meilleur revenu pour les caféiculteur.ice.s. La pandémie de COVID et les prix élevés actuels des intrants plaident également en faveur d'un prix du café qui non seulement couvre les coûts de production mais permet également aux cultivateur.ice.s d'avoir un meilleur revenu. La lutte contre le changement climatique va donc de pair avec un meilleur avenir pour les caféiculteur.trices. Un sujet qui fait écho auprès des jeunes consommateur.ice.s de café, comme le montre l'enquête.
Il est temps d’agir - #saveourcoffee
Il est donc grand temps d'agir et d'assurer un avenir durable à notre café et à nos caféiculteur.ice.s. Avec le prix minimum et à la prime Fairtade, le commerce équitable fait partie de la solution. Par ailleurs, les composantes environnementales des standards Fairtrade, qui sont beaucoup moins connues, contribuent également à la lutte contre le changement climatique. Il s’agit par exemple de l’obligation des caféiculteur.ice.s d’élaborer des plans d'action pour le climat et d’opter pour des systèmes de production durables.
Mais des initiatives législatives telles que la loi sur le devoir de diligence et sur l'interdiction de la déforestation importée sont également indispensables et constituent de réelles avancées pour assurer un avenir durable à nos caféiculteurs. La loi interdisant la déforestation importée par exemple, permettra de garantir que le café vendu sur le marché européen est exempt de déforestation et permettra ainsi de lutter contre le changement climatique. Non seulement la législation mais aussi les initiatives multipartites pour des chaines de valeurs durables contribueront à pérenniser durablement l’avenir du café. Une initiative en faveur du café, suivant le modèle de Beyond Chocolate, dans laquelle les entreprises, les gouvernements et les organisations de la société civile travailleraient ensemble à la fois sur le revenu vital des caféiculteur.ice.s et sur le changement climatique, pourrait également constituer une avancée majeure.
Il y a donc beaucoup de pistes d’action. Arrêtons donc « les bla bla bla » et veillons dès maintenant à assurer un avenir décent pour les caféiculteur.ice.s. D'abord parce que recevoir un revenu décent pour son travail est un droit humain et parce que les caféiculteur.ice.s doivent pouvoir se projeter positivement dans l’avenir, mais aussi parce que les entreprises et des supermarchés ont tout intérêt à pérenniser leur activité, et à répondre à la demande qui représente l’avenir : celle des jeunes consommateur.ice.s de café, afin que dans les années à venir, toutes et tous nous puissions encore déguster l’un de nos breuvages préférés.