Gand s’engage pour le coton


Le 3 mai, à l'occasion de la Journée Mondiale du Commerce Equitable, le Ghelamco Arena de Gand a fait peau neuve. Littéralement, car pendant toute une soirée, il y avait des images de t-shirts en guise d'éclairage du stade de football. Gand a un passé du textile glorieux, que l'on peut encore observer aujourd'hui. Elle est la toute première FairTradeTown et s'engage en faveur du commerce équitable tout au long de l'année. En particulier dans le domaine des textiles équitables : en organisant tous les deux ans une Fête de la Mode Equitable et en créant une boîte à outils pour des vêtements de travail socialement responsables.

Pas de durabilité sans justice sociale

Pouvons-nous parler de durabilité quand nous oublions les personnes qui ont produit le coton de nos vêtements ? La réponse est simple : non. Chez Fairtrade, nous voyons les choses différemment : nous nous engageons pour plus de justice sociale dans les chaînes alimentaires et de production. Les producteurs de coton et les travailleurs du textile méritent tous un prix équitable pour le coton qu'ils cultivent ou transforment. Leurs droits sociaux - tels qu'un revenu vitale - doivent être au cœur du débat sur la durabilité.

La justice sociale dans le secteur du coton

Aujourd’hui encore, le droit à un salaire ou à un revenu vitale est loin d'être une réalité pour de nombreux agriculteurs. Également dans le secteur du coton.

Les travailleurs du textile ont l'un des emplois les plus difficiles au monde. Au Bangladesh et en Inde, des femmes travaillent jusqu'à 60 heures par semaine et ne gagnent pas plus de 30 cents de l'heure. Selon Fashion Revolution, plus de 90 % des travailleurs de l'industrie de la mode au niveau mondiale, n'ont aucune chance d’améliorer leurs salaires ou leurs conditions de travail. Leur situation s’est empirée par la crise du coronavirus, qui a fait perdre l’emploi de plus d'un million de travailleurs de l'habillement, rien qu'au Bangladesh.

Il existe des alternatives. Outre les standards pour le coton et les standards pour les marchands, il existe également un standard pour les Textiles du Commerce Equitable. Il s'agit de la première initiative de ce genre à s'appliquer aux personnes travaillant tout au long de la chaîne de production, de la graine de coton aux produits textiles finis. Cela signifie que tout le monde en profite. Cette norme fixe les critères sociaux à respecter, pour toute personne travaillant dans le secteur textile. Pour leur garantir un revenu équitable ainsi que des outils pour lutter contre la pauvreté tout en les responsabilisant. Ces critères permettent de s'assurer que les employeurs versent un salaire décent, garantissent le droit de s'affilier à un syndicat et veillent au respect des principes de santé, de sécurité et d'environnement.

Les standards du commerce équitable visent également à améliorer la durabilité au niveau de l’environnement : ils protègent la santé et la sécurité des agriculteurs et interdisent les graines de coton génétiquement modifiées. Un grand pourcentage du coton Fairtrade est aussi certifié biologique. Fairtrade encourage et permet aussi aux producteurs de coton de protéger l'environnement dans le cadre de leur activité.

Tine Heyse, échevin de la Solidarité internationale de la ville de Gand

Le commerce équitable est le fer de lance dans la politique de Solidarité Internationale à Gand. Chacun, partout dans le monde, a droit à un salaire juste. Le commerce équitable, à travers tout ce que nous achetons, est le moyen d'améliorer le sort de millions d'agriculteurs et de travailleurs. Au nom de la ville, nous assumons nos responsabilités à travers notre politique d'achat, en sensibilisant les habitants de Gand et les entrepreneurs locaux.

Amit Narke, PDG de Purecotz en Inde

Pour qu'une entreprise soit durable, elle doit reposer sur trois piliers solides : la durabilité économique, sociale et environnementale", explique Amit Narke, fondateur et directeur général de Purecotz. "Évidemment, à long terme, il doit être équitable, ce qui signifie qu'il doit être socialement durable ; il doit être biologique, ce qui signifie qu'il doit être écologiquement durable ; et il doit avoir un sens commercial, c'est-à-dire qu'il doit être économiquement durable. 

Le Coton en bref

  • Rien qu'en Afrique subsaharienne, le revenu d'environ 20 millions de personnes dépend du coton : le Mali, le Bénin et le Burkina Faso sont les plus grands producteurs de coton d'Afrique.
  • 65 % des producteurs de coton dans le monde sont des petits exploitants. La majorité vit dans la pauvreté.
  • Près de 35 % de tous les vêtements vendus dans le monde sont en coton.
  • Le coton pousse sur deux pour cent des terres agricoles de la planète.
  • Il y a 43 282 producteurs de coton Fairtrade, issus de 20 organisations de producteurs actifs dans 7 pays : Inde, Sénégal, Burkina Faso, Kirghizstan, Pakistan, Tadjikistan et Ouganda.
  • 46 973 tonnes de graines de coton sont cultivées en tant que coton équitable, ce qui suffit à fabriquer plus de 40 millions de t-shirts.
  • 62 899 hectares de terres dans 8 pays du monde entier sont cultivés selon les normes du commerce équitable pour produire du coton (plus de 60 000 terrains de football).
  • En 2019, 775 mT de fibres de coton équitable ont été vendues en Belgique, soit une augmentation de 139 % par rapport à 2018.