Café serré à la VUB


Le mercredi 5 mai, le bâtiment Pilar de la VUB était couvert de tasses de café. C’est dans le cadre de la Journée mondiale du commerce équitable qu’on a fait cela: littéralement, nous avons voulu mettre lumière les produits les plus symboliques du commerce équitable. Des produits que nous utilisons tous les jours... Mais dont nous avons oublié depuis longtemps qui en sont les producteurs.

Pas de durabilité sans justice sociale

Pouvons-nous parler de durabilité quand nous oublions la personne qui a produit notre café ? La réponse est simple : non. Chez Fairtrade, nous voyons les choses différemment : nous nous engageons pour plus de justice sociale dans les chaînes alimentaires et de production. Les producteurs de café méritent tous un prix équitable pour ce qu'ils cultivent. Tant que les producteurs de café n'ont pas accès à un revenu vitale, il ne peut pas être question de durabilité, car la pauvreté n’est jamais durable.

La justice sociale dans le secteur du café

L'industrie mondiale du café génère plus de 200 milliards de dollars chaque année, alors que le revenu de l'agriculteur moyen n'a pratiquement pas changé au cours des 20 dernières années. Sur ces 200 milliards de dollars, les producteurs de café reçoivent à peine entre 6 et 10 %.

A côté des conséquences économiques pour les familles des producteurs de café, les prix en baisse provoquent également une réaction en chaîne : une hausse de l’exploitations des enfants et du travail forcé, une baisse  d’intérêt pour l'environnement, l’insécurité alimentaire, l’augmentation des taux d'émigration et un café de moindre qualité. Les agriculteurs qui ne peuvent pas payer les coûts de production, ne peuvent pas investir dans la rénovation nécessaire de leurs exploitations ou dans des méthodes agricoles plus durables. Une spirale négative qui est encore renforcée par la crise du coronavirus et du climat.

Fairtrade est le seul label mondial durable qui garantit un prix minimum pour le café. Les coopératives de café portant le label Fairtrade gagnent le prix minimum Fairtrade de 1,40 dollar par demi-kilo, soit environ 40 % de plus que le prix actuel du marché, qui est de 1,70 dollar par demi-kilo de grains biologiques. De plus, ils gagnent 0,20 dollar par demi-kilo avec la prime du commerce équitable, dont au moins 25 % sont investis dans des initiatives visant à promouvoir la productivité et la qualité.

Mais ce n'est toujours pas assez. Selon des estimations, le prix à l'exportation devrait être d'environ 2,00 $ par demi-kilo pour qu'une famille d'agriculteurs de quatre personnes en Colombie puisse avoir un revenu vitale, en supposant un niveau de production élevé mais réalisable. Cela représente le double du prix actuel dans le marché et 43 % de plus que le prix minimum actuel du commerce équitable.

Notre appel : tout le monde peut faire sa part. Consommateurs, grandes entreprises de café, gouvernements, organisations, entreprises... Payons tous un prix équitable pour notre café.

Edgar Chasquero Ocaña, caféiculteur au Pérou

Impossible de vivre sans ton café préféré? Imagine alors ce qu’il en est pour celui qui le cultive. Edgar travaille à Los Alamos au Pérou. Et des problèmes dans le secteur de la caféiculture, il en a vu quelques-uns: changements climatiques, exode des jeunes,champignon de la rouille, chutedes prix... Mais il a la passion de son produit, et avec Fairtrade, un filet de sécurité. Un café de qualité mérité un prix juste, non? Avec Fairtrade, tu as la certitude que le producteur reçoit un prix équitable pour son produit.

Edgar: "Derrière chaque grain de café, il y a le dévouement d'un caféiculteur pour son activité."

Les faits et chiffres sur le café

  • Le café a été le premier produit certifié "commerce équitable" ! A l’origine, le commerce équitable a été créé en raison de l'effondrement du prix du café sur le marché.
  • Plus de 25 millions de familles d'agriculteurs et plus de 100 millions de personnes dans le monde dépendent du café pour leurs revenus.
  • Le café est la deuxième matière première la plus échangée au monde, après le pétrole. Le prix du marché du café change en moyenne toutes les trois minutes. La fluctuation des prix du café est souvent due aux conditions météorologiques dans un pays producteur, aux variations de la valeur des devises ou au jeu classique de l'offre et de la demande.
  • Depuis 2016, le prix mondial du café pour les grains d'arabica a chuté de 30 %. En même temps, les coûts de production des producteurs de café colombiens, par exemple, sont restés constants, et ont même augmenté certaines années.
  • La crise actuelle des prix dans le secteur du café est insoutenable, puisque près de 61% des producteurs vendent leur café à des prix inférieurs au coût de production.
  • Les producteurs dépendent souvent de la culture du café pour 70% de leur revenu annuel. Cette dépendance est d'autant plus exacerbée que le coût de la vie des producteurs augmente.
  • La "ceinture de café" est une ligne imaginaire qui s'étend autour de l'équateur, et dans laquelle se trouvent toutes les régions productrices de café. Ce n'est que dans cette région que l'on trouve le climat idéal pour la culture du café.