#SaveCoffee

Un climat d’urgence pour le café !

 

La culture du cafe est fortement impactée par la multiplication des phénomènes climatiques irrégulier. Ils mettent en danger la qualité et le rendement des récoltes.

Les bonnes conditions pour cultiver le café se situent dans les régions proches de l’Équateur, dans des zones forestières à environs 1000 mètres d’altitude, et entre 18° et 22° pour la variété Arabica et entre 22° et 28° pour le Robusta. Des conditions climatiques très précises ! Les plantes de café sont très sensibles aux fluctuations de température. Une augmentation de 1°C en moyenne peut déjà entraîner une perte de 25 % de la production.

Des perspectives inquiétantes quel que soit le scenario.

Les cartes ci-dessous proviennent d’une étude commanditée par Fairtrade International et réalisée par l’Université d’Amsterdam et l’Université des sciences appliquées de Berne en 2021. Elles indiquent les impacts du changement climatique et envisagent un scenario modéré et un scenario extrême. L’étude se base sur les indices combinés de durée des périodes chaudes (WSDI) et des jours secs consécutifs (CDD), sur la base des volumes de production de café Fairtrade et du nombre de producteurs affectés. Dans les deux cas, modéré ou extrême, l’Amérique centrale et Latine vont être les plus durement touchées, mais aussi le SudOuest de l’Afrique. Et cela tant en termes d’impact sur les caféiculteur·rice·s que sur les volumes et la qualité de café.

Les études scinetifiques projettent des scenarios inquiétants pour l'avenir du café.

  • Des températures plus extrêmes et plus de jours sans pluie
  • En cas de baisse modeste des émissions de gaz à effet de serre, environ 50 % des terres présentant des conditions propices à la culture de l’Arabica et du Robusta disparaîtront d’ici 2050.
  • Le Brésil et le Vietnam, principaux pays producteurs, sont particulièrement touchés.

 

Des revenus insuffisants et un avenir incertain

Malgré la hausse actuelle des prix sur les marchés mondiaux de café - qui est liée aux problèmes climatiques auxquels ont dû faire face les caféiculteur·rice·s - il subsite sur le long terme une pression sur les prix mondiaux de café. Cette pression a pour conséquence que les caféiculteur·rice·s ont le plus grand mal à vivre dignement du fruit de leur travail. Des prix instables et bas sur le long terme empêchent les caféiculteur·rice·s de se projeter dans l’avenir, et encore moins d’investir dans des techniques de production plus résilientes aux changements climatiques.La majorité des caféiculteur·rice·s ne gagne pas un revenu vital et paie le plus lourd tribu des conséquences néfastes du changement climatique. Des 200 milliards de dollars que rapporte le commerce du café dans le monde, les caféiculteur·rices n’en perçoivent qu’entre 6% et 10%.

Plus de 800 millions de personnes à travers le monde vivent sous le seuil de pauvreté, dont les ¾ vivent en milieu rural et cultivent notre nourriture. Environ 100 millions de ces personnes dépendent, pour leur subsistance, de la culture du café. Presque 85% du volume de café provient de cultures de petite taille2 (moins de 2 ha), avec principalement des caféiculteur·rice·s cultivant leurs parcelles familiales et qui sont organisé·e·s en coopératives (73%)3 . On estime que 44% des caféiculteur·rice·s vivent sous le seuil de pauvreté (c’est-à-dire moins de 3,20 US$ par jour selon l’ONU).

Dans ces conditions, nombreux sont les caféiculteur·rice·s qui cessent leurs activités, migrent vers d’autres régions. Les nouvelles générations sont de plus en plus réticentes à reprendre le flambeau.

 

La bonne nouvelle: il est possible d'agir.

Pour commencer, en veillant à ce que les caféiculteur·rice·s aient les moyens de s’adapter à ce qui les attend pour l’avenir. S’adapter aux changements climatiques et investir dans des moyens de production plus résilients est de première urgence pour sécuriser l’avenir des cultivateur·rice·s et à terme, un approvisionnement suffisant.

 

 

Qu'apporte Fairtrade ?

  • Grâce au prix minimum et la Prime Fairtrade, les caféiculteur·rice·s reçoivent un revenu décent et stable, leur permettant de se projeter dans l’avenir et d’investir dans des techniques de production durables et plus résilientes. Les caféiculteur·rice·s investissent minimum 25% de leur Prime Fairtrade dans l’amélioration de leurs techniques de production.
  • Les standards environnementaux de Fairtrade sont stricts : pas d’utilisation de pesticides dangereux, protection des ressources naturelles, établissement par les caféiculteur·rice·s d’un « plan d’action climat » propre à chaque coopérative… par ailleurs, environ la moitié du café certifié Fairtrade est aussi certifié Bio. La certification Biologique permet d’obtenir un Prime Fairtrade majorée.
  • Fairtrade c’est aussi l’accès à une multitude de formations et des programmes particuliers, organisés par les réseaux de producteurs pour apprendre à s’adapter aux changements climatiques, améliorer le rendement, la qualité, diversifier ses cultures, procéder à une transition vers l’agriculture biologique et l’agroforesterie, etc. Il existe par exemple la « Climate Academy » de Fairtrade Africa ou la « Coffee school » organisée par Fairtrade International, un outil digital permettant de se former à distance.

 

Le réchauffement de la planète se fera, quoi que l'on fasse.

Que l’on envisage un scénario modéré ou extrême, dans les deux cas, les changements climatiques auront un impact important sur le rendement et la qualité des récoltes et sur la qualité de vie de millions de personnes à travers le monde. L’impact du changement climatique sera beaucoup moins important pour les producteurs certifiés Fairtrade, quel que soit le scenario. Ceci est pour une grande part lié à la localisation géographique de la culture. Opter pour des approches d’adaptation climatique régionales tout en veillant à ce que les caféiculteur·rice·s aient le moyens nécessaires pour s’adapter aux défis de l’avenir est donc essentiel pour pérenniser la culture de café aux quatre coins de la planète.


"Le système Fairtrade a vraiment eu un impact profond sur les membres de notre coopérative. La plupart des gens qui consomment le café, connaissent la Prime et le prix minimum Fairtrade, mais oublient que les standards de Fairtrade comprennent également des critères environnementaux. Ces critères et l’utilisation de la Prime pour investir dans l’adaptation au changement climatique rendent les caféiculteur·rice·s plus résilients. Choisir du café certifié Fairtrade a donc un impact positif sur le revenu des caféiculteur·rice·s, qui se sentent protégé·e·s, ont confiance dans le marché. Cela a également un impact positif sur la capacité des caféiculteur·rice·s à faire face aux conséquences du changement climatique."

Pison Kukundakwe, membre de « Ankole Coffee Producers Co-operative Union Limited » en Ouganda.


Aujourd’hui en Belgique, approximativement 105 marques commercialisent 545 produits de café portant le label Fairtrade. Le volume total de café labélisé Fairtrade en Belgique ne représente qu’environ 5% des parts de marché. Il y a donc une marge d’action et de croissance importante. Mais le défi à relever est de taille et nécessite l’engagement de tous les acteurs du marché du café. Veillons ensemble à ce que les caféiculteur·rice·s puissent envisager l’avenir plus sereinement pour que nous puissions déguster encore longtemps l’un des breuvages les plus appréciés au monde !