Chiffres à l’appui : le belge a faim de produits durables et équitables après le confinement

Bruxelles, le 8 mai 2020 - Les Belges attachent plus d’importance que jamais à la durabilité lors de leurs achats de nourriture. Outre une augmentation (+42%) de la préférence pour les produits locaux – conséquence logique de la crise sanitaire – le consommateur indique aussi vouloir consommer plus de produits équitables (+23%) et biologiques (+14%) après la crise. Il se tourne également vers les gouvernements et les supermarchés, et estime qu’ils devraient prendre plus de responsabilité dans ce domaine. Ces informations ressortent d’une étude menée par Fairtrade Belgium auprès de plus de 1000 Belges, en collaboration avec le bureau d’étude Dynata [1].

De plus en plus de Belges optent pour une alimentation durable pendant la crise du corona, et indiquent qu’ils continueront de la sorte par la suite. Près de la moitié (45%) déclarent ainsi vouloir accorder plus d’attention à l’alimentation durable après le confinement. 42% indiquent opter pour des produits locaux plus souvent qu’auparavant. De plus, après le lockdown, près d’un quart des Belges (23%) déclarent vouloir faire plus souvent le choix de produits issus du commerce équitable. La préférence pour les produits biologiques a également augmenté (14%).

Le local, l’équitable et le bio en hausse

Ce changement de comportement est également visible dans les études de marché de Nielsen Benelux. Johan Vrancken, managing director : “Ces tendances confirment le comportement que le consommateur belge a déjà adopté depuis le début du confinement. Selon nos chiffres, les ventes de produits Fairtrade sont en forte hausse dans les supermarchés. Pour le café par exemple, alors que les ventes de café progressent de 19,8% depuis le début du lockdown, les ventes de café Fairtrade progressent elles de 29,5%. Des tendances similaires sont observées pour le thé et le chocolat. On remarque également une préférence du consommateur pour les magasins de proximité dont les ventes sont en plus forte croissance que celles des supermarchés.” 

“Ces chiffres indiquent que la crise sanitaire a influencé notre façon de concevoir notre relation à la nourriture”, déclare Nicolas Lambert, directeur de Fairtrade Belgium. “Il s’agit là d’une évolution remarquable, surtout lorsqu’on sait que près de trois quarts (71%) des répondants font plus attention à leurs dépenses à cause de la crise. De plus, le Belge reste pragmatique: parmi les consommateurs qui disent qu’il est important de consommer plus localement, la grande majorité (77%) fait une exception pour les produits essentiels impossibles à cultiver chez nous – pensez par exemple au café, au cacao ou encore aux bananes. Autrement dit: on consomme localement si possible, international si nécessaire, avec une préférence pour le Fairtrade. Le fait que le soutien à une consommation plus durable et à une économie plus humaine ait augmenté à un tel point est réjouissant.”

En quête d’un système économique plus humain

Cette envie de plus de durabilité dépasse notre assiette. La crise a également stimulé une prise de conscience sur l’origine de notre alimentation, et par extension sur l’humanité de nos chaînes d’approvisionnement. 74% des Belges estiment qu’à la sortie de la crise, il sera important de remettre l’humain au centre de nos relations commerciales et par extension, de l’économie tout entière. 60% indiquent être désormais plus conscients du rôle des producteurs et agriculteurs dans notre système alimentaire.  57% affirment que la crise les a amenés à accorder plus d’importance à la rémunération des agriculteurs qui cultivent leur nourriture.

Il s’agit là d’un signal important, car les producteurs et travailleurs agricoles partout au monde doivent s’adapter à la crise et investir, par exemple dans des mesures de protection. Ils mettent aujourd’hui tout en œuvre pour pouvoir continuer à travailler et à assurer l’approvisionnement de certains de nos produits favoris – comme notre petit café du matin, notre banane du goûter ou notre pause chocolat.

Gouvernements et supermarchés: vous avez un rôle à jouer

Selon les répondants, les supermarchés et les gouvernements devraient jouer un rôle plus important après la crise pour faciliter la transition vers plus de durabilité.

Une part importante des Belges (59%) estime que, suite à la crise du COVID19, les supermarchés et distributeurs devraient mettre davantage l’accent sur les produits locaux (59%), équitables (40%) et biologiques (26%). Nicolas Lambert: “Les gens indiquent qu’ils iront plus souvent faire leurs courses dans des épiceries locales ou des commerces de proximité (23%), au marché (21%) voire même directement chez le producteur (33%). Tout cela pourrait se faire au détriment des supermarchés conventionnels. Il est donc dans leur propre intérêt d’investir dans une stratégie durable.”

7 Belges sur 10 sont aussi d’avis que les gouvernements doivent prendre des mesures afin de stimuler la transition vers une économie plus durable. “Les gouvernements disposent des leviers nécessaires pour stimuler davantage cette importante tendance. Par exemple, 70% de nos répondants soutiennent une réduction de la TVA sur les produits locaux, biologiques et/ou équitables. Un parti qui ose plaider en faveur d’une telle mesure pourra donc compter sur un soutien des électeurs”.

World Fair Trade Day

Le samedi 9 mai ce sera la journée mondiale du commerce équitable. Une occasion idéale pour parler de consommation durable et de l’attitude des belges vis-à-vis de celle-ci dans les circonstances particulières que nous vivons. À cette occasion, Fairtrade a lancé une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux sous le hashtag #makeitmorehuman.

[1] C'est ce que montre une étude réalisée la semaine dernière par Dynata pour le compte de Fairtrade Belgium auprès de plus de 1000 Belges, représentatifs de la population belge.

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Fairtrade Belgium est une ONG qui fait partie du réseau Fairtrade International. Sa mission première est de mettre en relation les agriculteurs et travailleurs d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, les entreprises, l’industrie, et les consommateurs afin de développer une économie durable, qui met l’humain et la planète au centre des relations commerciales. En proposant un modèle de commerce plus juste - et reconnaissable via le label Fairtrade - l’objectif final est d’amener les agriculteurs et travailleurs dans nos chaînes d’approvisionnement à obtenir au minimum un revenu vital. Pour atteindre ce but, Fairtrade sensibilise également les citoyens et acteurs de la société civile belge au commerce équitable comme outil permettant d’atteindre ensemble les Objectifs de développement durable des Nations Unies.

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