Urgence climatique: on n'y arrivera pas sans justice économique

À l’aune de la COP25, il est temps de rappeler combien la justice économique doit être au cœur des négociations sur la crise écologique mondiale. Cela devrait sonner comme un mantra dans l’esprit des décideurs qui doivent plus que jamais prendre leurs responsabilités pour l’avenir et la santé de notre planète et de ses habitants. C’est d’eux que dépendra si oui ou non les acteurs de changement (citoyen.ne.s, agriculteur.trice.s, entreprises, associations,…) recevront les moyens financiers et structurels pour rencontrer les ambitions qui s’imposent.

Car en effet, sur notre petite planète, 500 millions de petites exploitations (de l’agriculture familiale) pourvoient à 80% de la nourriture consommée dans le monde. Les agriculteurs de ces petites parcelles sont les premiers à subir les effets désastreux du dérèglement climatique : sécheresse, pluies diluviennes, catastrophes naturelles: comment cultiver quand les saisons ne se ressemblent plus et sont imprévisibles ?  À ces effets se rajoutent les dérives du système économique mondial qui imposent des prix qui plongent des millions d’agriculteurs dans une situation d’extrême pauvreté.

Nous sommes dès lors très loin de toute possibilité d’investir dans des pratiques de production durable et d’adaptation au changement climatique, malgré l’expertise, le savoir-faire et tous les trésors d’inventivité dont les agricuteur.trice.s font preuve au quotidien.

Chez Fairtrade, nous en sommes  aux premières loges pour le constater. La crise climatique couplée aux dérives du système économique mondial crée un cocktail explosif qui menace la sécurité alimentaire mondiale, empêche d’investir dans l’agroécologie et accélère le réchauffement de la planète. Des effets qui n’épargneront aucun d’entre nous. Sans adaptation, le réchauffement climatique pourrait diminuer la croissance des rendements de l’agriculture mondiale de 30% d’ici 2050. Dans les pays d’Asie, d’Afrique de d’Amérique Latine où se trouvent la majorité des producteurs de petites parcelles, la crise écologique devrait faire passer plus de 100 millions de personnes sous le seuil de la pauvreté d’ici 2030.

Les système économique mondial actuel doit être transformé. Le poids de ce défi ne peut reposer sur les seuls consommateurs et citoyens, même si chacun d’entre nous a un rôle non négligeable à jouer. Mais ce sont les gouvernements et les entreprises à travers le monde qui ont en mains les clés vers un changement déterminant. Il est urgent d’investir dans la nécessaire transition agroécologique de nos modes de production et de consommation, en transformant les échanges commerciaux vers une nouvelle économie, un nouvel équilibre, basé sur la justice sociale, économique et climatique.

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