Semaine du commerce équitable 2018


Combien de temps travaillez-vous pour 67 cents?

Un producteur de cacao en Afrique de l’Ouest, toute une journée. Cette question a été au cœur de la campagne de la semaine du Commerce équitable. Du 3 au 13 octobre, il des spots ont été diffusé à la télévision, sur la toile, les réseaux sociaux et… nous vous avons réservé quelques surprises.!

Pourquoi 67 cents?

Les divers efforts de l’industrie du cacao et d’acteurs du secteur pour rendre le cacao plus durable ne parviennent pas à garantir un revenu vital au producteur de cacao. En outre, en 2017, le prix du cacao a chuté pour atteindre un seuil historiquement bas, représentant une charge supplémentaire et insoutenable pour les producteurs. En conséquence, la majorité des producteurs de cacao connaissent encore des conditions de pauvreté extrême. Cela engendre des problèmes supplémentaires comme le travail des enfants et la déforestation massive.

La situation est particulièrement préoccupante en Côte d’Ivoire et au Ghana, deux pays qui produisent ensemble plus de 60 % du cacao mondial. Leur cacao a beau être très prisé, la majorité de ces producteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté, ne gagnant que 67 cents par jour.

67 cents par jour, c’est le seuil de pauvreté extrême défini par la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire. Il est essentiel que les producteurs puissent avoir un meilleur prix pour leur cacao. Tant qu’ils n’obtiendront pas un revenu vital, le secteur du cacao ne sera pas durable.

2.200.000 enfants recensés sur les plantages de cacao, dont 250.000 travaillent dans "les pires formes de travail des enfants".

La déforestation massive de l’Afrique de l’Ouest : en 25 ans (entre 1990 et 2015), la Côte d’Ivoire a perdu 85% de sa couverture forestière, dont 30% lié à la production de cacao. La même tendance s’applique au Ghana.

Un revenu vital pour les producteurs de cacao

Les producteurs de cacao certifiés Fairtrade d’Afrique de l’Ouest ne vendent en moyenne que 30 % de leur récolte dans des conditions Fairtrade. 70 % doivent être vendus sur le marché conventionnel, donc sans les avantages et les garanties offerts par le commerce équitable. Heureusement, la vente de cacao Fairtrade est en croissance dans le monde entier. Y compris Belgique : + 27 % ces 4 dernières années. Néanmoins, la part de marché du cacao Fairtrade dans notre pays reste inférieure à 1 %.

Fairtrade offre aux producteurs de cacao la garantie d’un prix minimum – qui couvre les coûts de production en cas de baisse des prix – et l’octroi de la prime Fairtrade, payé en plus du prix minimum. Les producteurs peuvent réinvestir cette prime dans leur production et dans le développement de leur communauté. Ces garanties protègent les producteurs contre les effets négatifs des fluctuations de prix. Mais cela ne suffit pas : Fairtrade a donc entamé un vaste processus de consultation et d’analyse dans la perspective de réviser le prix minimum du cacao afin d’offrir un revenu viable aux producteurs de cacao, en particulier en Afrique de l’Ouest. Il faut passer à la vitesse supérieure : pour Fairtrade, la priorité absolue est de garantir un revenu vital aux producteurs.

Le défi est colossal : nos études démontrent qu’une approche holistique s’impose si nous voulons aider les producteurs à améliorer leurs revenus, à augmenter leur productivité, à contrôler leurs coûts et même éventuellement à diversifier leur production. Ces études soulignent également que vouloir garantir un revenu vital est une illusion si de meilleurs prix ne sont pas garantis. Nous devons oser aborder la question du prix. Il est regrettable que pour de nombreux acteurs du secteur le prix reste tabou. La mobilisation mondiale est indispensable non seulement des acteurs du commerce équitable, mais aussi de l’industrie et des gouvernements, tant dans les marchés de consommation que dans les pays producteurs.

Un revenu vital est un revenu avec lequel une famille peut au moins satisfaire ses besoins de base, tels qu’un régime alimentaire nutritif, un logement décent avec des sanitaires corrects, les frais de scolarité pour les enfants, les soins de santé, un moyen de transport et une petite épargne. C’est un droit universel, repris à l’article 23 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme : « Quiconque qui travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine. »

Nous pouvons tous faire quelque chose pour remédier à cette situation

Chacun peut aider, à son niveau :

  • Les entreprises peuvent développer une stratégie garantissant le respect des droits de l’homme et de l’environnement dans toute la chaîne de production.
  • Les autorités publiques et les gouvernements peuvent inclure le commerce équitable dans les appels d’offres publics et faciliter l’accès au marché aux producteurs certifiés Fairtrade.
  • En tant que consommateur, vous pouvez décider d’acheter ce qui est issu du commerce équitable. Le chocolat équitable est facile à trouver un peu partout : mettez-le en haut de votre liste de courses et vérifiez toujours si le label Fairtrade figure sur le chocolat que vous achetez ! 

Clicquez ici pour télécharger ici brochure.

Que vous ayez partagé mille fois nos vidéos, organisé une activité dans votre commune ou mangé trois fois plus de produits Fairtrade grâce aux nombreuses promotions dans les magasins, nous tenons à vous remercier du fond du cœur. Avez-vous vu la vidéo que nous avons réalisé avec la KUL (Université de Leuven) ? Un professeur de droit y montre aux étudiants combien de temps il travaillerait pour 67 cents… Cette année encore, les entreprises et les universités se sont retroussé les manches en s’engageant avec nous dans cette campagne d’envergure. Envie de voir comment les étudiants ont réagi ? Jetez un œil sur notre page Facebook.

Semaine du commerce équitable

@KUL - Université de Leuven